TVNC : Normandie, d'actions et d'infos









Inscription à la newsletter




Partager ce site

Courrier mensuel de l'Office de Documentation et d'Information de Normandie

Jeudi 4 Mai 2017

Sous les sabots de Sleipnir, le coursier d'Odin…
Actualités normandes du mois d'avril 2017



Avant tout, nous souhaiterions rendre hommage au sergent normand Julien BARBE, tué au combat au Mali. Il était originaire de Sées où ses funérailles ont été célébrées en la Cathédrale.
Dans la même veine mémorielle, nous avons appris le commencement du procès en béatification du Père Jacques HAMEL, assassiné en juillet dernier par des tueurs islamistes à Saint-Etienne du Rouvray.



Evidemment l’actualité normande, comme partout ailleurs en France, a été dominée par la campagne pour les élections présidentielles et les résultats du premier tour du 23 avril : nous n’en parlerons pas puisque le communiqué n° 252 du Mouvement Normand en fait une analyse distanciée, c’est-à-dire normande. Mais, toute cette agitation politique – que nous n’avons pas à déplorer : nous vivons dans un pays ayant des mœurs démocratiques – éclipse les autres pans des actualités normandes qui peuvent paraître ternes, elles sont cependant la trame de la vie quotidienne des Normands. Ce qui nous intéresse au plus haut point. Précisons tout de suite que nous ne sommes pas sortis du cycle électoral : après les présidentielles viendront les législatives qui, peut-être, plus encore, confisqueront l’attention de l’opinion et de la presse. Profitons de cette observation d’ailleurs pour rappeler que notre Courrier de l’O.D.I.N. puise ses informations dans les journaux et revues de la presse normande (quotidienne, hebdomadaire, mensuelle) et que nos correspondants y sélectionnent ce qui leur paraît significatif… donc subjectif et non exhaustif.

UNE FOIS N’EST PAS COUTUME, COMMENCONS PAR LE SPORT

Nous n’avons aucune compétence en matière de commentaires sportifs. Pour nous, le sport est, comme la culture, une activité économique… ou, plutôt, nous envisageons le sport et la culture sous l’angle des retombées économiques (Evidemment, ces deux activités sont bien autres choses, ne serait-ce que par l’adage « mens sana in corpore sano », mais, dans le contexte des actualités, il faut d’abord remarquer la dimension économique et sociale…).
Ce mois d’avril a été particulièrement animé au plan sportif en Normandie. Nous en avons relevé quelques saillants :
  • En football, la rencontre en quart de finale de la Coupe de France de l’équipe d’Avranches – équipe de Nationale – contre le fastueux Paris – Saint-Germain. Le résultat était attendu et logique : le P.S.G. l’a emporté. Mais le stade d’Ornano de Caen, où se produisait le match, a vibré de fierté normande, et, aussi, l’impact de cette compétition, aussi insolite quez déséquilibrée, a surpris les commentateurs. « Le Sud-Manche vend ses emplois », a titré Ouest-France (4 avril)
  • Toujours au plan footballistique, si le Stade Malherbe de Caen ne brille pas dans la Ligue 1, ni les Ciel et Marine du Havre, en Ligue 2, on peut noter l’émergence de Q.R.M. (Quevilly – Rouen – Métropole) qui, selon toute probabilité, terminera premier en Nationale et va accéder à la Ligue 2. On se prend à rêver des derbys normands entre les trois clubs normands lors des prochaines saisons.                - En cyclisme, après le Tour de Normandie qui s’est déroulé en mars, avril a vu la grande classique Paris – Camembert (qui partait de Pont-Audemer et qui arrivait à Livarot). Le favori, Nacer Bouhami, a gagné, mais ce que nous retenons surtout, c’est, outre le grand succès d’affluence du public, la dimension touristique et gastronomique de cette compétition : le Pays d’Auge et les fromages et autres A.O.C. de la Région ont fait l’objet d’une flatteuse promotion.
  • En hockey sur glace, les Dragons du Rouen Hockey Elite n’ont pu remporter – comme ce fut souvent le cas lors des précédentes années – la coupe de la Ligue Magnus, ayant perdu en finale contre Gap. Il reste que cette compétition a tenu en haleine le public normand et que se pose, avec acuité, la nécessité de doter la métropole rouennaise d’une patinoire plus adaptée que celle de l’Ile Lacroix. Le sport, on le voit, ce sont aussi des investissements matériels nécessaires et, dans chaque ville, les stades (ou, pour la culture à destination du grand public, les Zéniths) sont des temples de convivialité devenus indispensables aux yeux des citoyens.
  • En tennis, au Kinderana de Rouen se sont déroulés les matchs de Coupe Davis, opposant la France et l’Angleterre. Gros succès d’affluence, gros succès médiatique.
  • Parmi les sports moins connus, nous avons noté la tenue du Championnat de Normandie de karting, à Aunay-les-Bois (Orne).
 
ACTUALITES SOCIALES ET ECONOMIQUES

Dans ces domaines, il est difficile de tout recenser. Il y aurait, paraît-il, 74 000 intentions d’embauche en Normandie, qui, ainsi, se classerait première en France en l’espèce (on se demande alors pourquoi le chômage a encore augmenté). Ce serait l’industrie et les services à la personne qui auraient besoin de recruter. Notons, au passage, que l’industrie représente encore 20% du P.I.B. en Normandie, nettement plus que la moyenne française (14%)… La Normandie, d’autre part, est la 2e région française à avoir recours à l’intérim. Est-ce un signe positif ? Nous le pensons et cela prouverait que les clignotants économiques se remettent au vert en Normandie. Mais, douche froide, nous avons relevé la double page de Paris-Normandie, en date du 27 avril : « En 10 ans, la Normandie a lourdement subi la crise ».
Soyons cependant positifs :
  • La filière énergétique s’organise en Normandie. M. Alban Verbecke vient d’être désigné Président de « Normandie Energies » - ensemble de la filière toutes énergies confondues pour laquelle la Région apporte 50% des aides de soutien -. C’est normal : la Normandie est la première région énergétique française. C’est un atout considérable qu’il ne faut pas gâcher : il faut surveiller la bonne marche du nucléaire normand, le devenir des industries de raffinage, la progression des E.M.R. (Energies Marines Renouvelables). A ce sujet, les autorités ont donné le feu vert pour les hydroliennes du Raz Blanchard.                                                                                                                                                                      
  • L’entreprise Masselin, de Petit-Quevilly, va équiper les trains Bombardier de ressorts. C’est un beau contrat.                                                                                                                                                                                  L’entreprise Lhotellier, de Blangy-sur-Bresle, va traiter les déchets ménagers d’une grande ville de l’Inde (A ce propos, nous trouvons que la France, donc aussi la Normandie, ne se préoccupe pas suffisamment du marché indien, pays le plus peuplé du monde : nous suggérons à M. Morin, président de la Région, qui manifeste un dynamisme certain à l’international, de s’intéresser dans les mois à venir au marché indien…)
  • En agro-alimentaire, la Normandie collectionne de belles pépites :
    • Le groupe Spirit France (Père Magloire, Boulard, Lecompte) vient d’ouvrir à Reux un nouveau chai. Cela représente la moitié des exportations de calvados. Mais Spirit France n’est pas seul : les Calvados Drouin (parmi d’autres) exportent le breuvage normandissime dans 55 pays.
    • La coopérative Isigny Sainte Mère exporte 52% de sa production laitière. Cela se monte à 288 millions d’euros, notamment vers la Chine.
    • Puisque nous évoquons la vocation laitière de la Normandie, il est bon de rappeler que la France, surtout la Normandie, est le 2e fournisseur du Royaume-Uni en produits laitiers (derrière l’Irlande). Les perspectives liées au Brexit inquiètent : ne faudrait-il pas que la Normandie explorât les conditions d’une coopération renforcée avec nos voisins d’outre-Manche ?
       
AGRICULTURE BIO ET FILIERE EQUINE : ENTRE ESPOIR ET INQUIETUDE

La Normandie est aux premières loges de ces deux spécialisations du secteur primaire pour lesquelles la Région a d’incontestables vocations.
L’agriculture biologique connaît en Normandie un développement fulgurant – après des années de timidité, reconnaissons-le -. Entre 2014 et 2015, la progression des surfaces consacrées à l’agriculture biologique est de l’ordre de 60%. En 2016, elle serait de 70%. Cela représente environ 100 000 ha. En 2007, il y avait 500 exploitations qui faisaient dans le bio. Dix ans plus tard, elles dépassent le chiffre de 1 300. Et la marge de progression reste importante, car liée aux circuits courts de distribution et, surtout, au désir du public de consommer des produits plus authentiques et plus sains.
La filière équine – essentielle en Normandie – vit dans l’inquiétude depuis que la Française des Jeux lance un nouveau système de paris, le « live betting ». Cela concurrence le bon vieux P.M.U. qui, lui, assure 80% du financement de la filière. Dans le même temps, le Gouvernement a décidé de porter la T.V.A. du secteur de 7 à 20%. Cela devrait être un thème de réflexion pour les candidats à la députation dans les circonscriptions normandes, presque toutes concernées.
 
ACTIVITES DU CONSEIL REGIONAL

Rubrique devenue rituelle, mais déterminante.
  • La Région augmente son aide au tourisme solidaire
  • La Région prévoit 10 000 euros de subventions pour rénover les maisons
  • La Région renforce son aide au Volontariat international en entreprise
  • La Région installe un guichet unique pour les créateurs d’entreprise
  • La Région s’est portée candidate pour participer à la future Exposition Universelle
  • La Région va participer au financement du futur bac de Quillebeuf 
  • La Région a organisé le 1er Salon de l’Industrie du futur, à Gruchet – le Valasse. Il s’agit de faire de la Normandie une « région digitale »
  • La Région, pour compenser la perte du Women’s forum, que Paris vient de souffler au C.I.D. de Deauville, va organiser en octobre les « Trophées des femmes en Economie »
Derrière toutes ces mesures, on discerne un volontarisme de bon aloi, qui devrait porter ses fruits.                                                                                                                                                                                                                                    A noter que les départements bas-normands rattrapent leur retard en matière d’I.R.M. : 2 sont installés dans le Calvados, et la Manche et l’Orne se dotent chacune d’un I.R.M.
 
DU COTE DE L’ENVIRONNEMENT
 
Si les préfets de Seine-Maritime, de l’Eure et du Calvados ont donné leur accord pour le déversement des sédiments de dragage de la Seine (pour le Port de Rouen) dans la fosse du Kannick, située à 17 kilomètres de la côte, des maires de cités de la Côte Fleurie veulent attaquer devant le tribunal administratif ces décisions. Le Mouvement Normand et l’Organisation Normande de Défense de l’Environnement ont pris position en faveur de ces déversements qui ne semblent pas préoccupants au plan sanitaire. 
Des associations de pécheurs à la ligne attirent l’attention sur les effets désastreux pour la biodiversité de la prolifération de plantes invasives nuisibles dans nos plans d’eau. En cause, la renouée du Japon et la crassule de Helms, cette dernière plante invasive étant en provenance d’Australie et de Nouvelle-Zélande, arrivée là par des déverséments intempestifs de plantes d’aquarium… 
On compte 325 couples de cigognes en Normandie : nous ne nous en plaindrons, même si ce sont de nouvelles venues. Mais, faute d’équipements adéquats, ces magnifiques volatiles provoquent des dégâts sur les installations électriques. A noter aussi une trop grande prolifération de cygnes dans certaines vallées (Seine, Eure, Risle). Franchement, nous ne nous plaindrons pas.

ACTUALITE MARITIME
 
  • La plaisance « prend ses aises » à Honfleur : de nouveaux anneaux sont installés. 
  • Le « Normandie boat show » est un Salon de plus en plus fréquenté. 
  • Le monde de la croisière nage dans l’optimisme : Cherbourg compte sur 52 000 croisiéristes cette année (6 600 en 2007). 40 paquebots sont attendus à Honfleur. Combien au Havre ? Avec le 500e anniversaire de la ville ?
 
DANS LE DOMAINE CULTUREL
 
Nous avons noté que les Archives de la Manche avaient fait peau neuve, permettant ainsi aux chercheurs de mieux travailler.
Chacun peut voir le « pharaonique chantier » de la Cathédrale de Rouen, dont la célèbre flèche est aujourd’hui empaquetée de de vertigineux échafaudages.
L’exposition « L’Age d’Or des Abbayes normandes – 1066 – 1204 » devrait attirer de nombreux touristes, fascinés par l’ampleur et la splendeur de cet héritage. Un Guide – découverte vient d’être publié, largement distribué dans les offices de tourisme.
Mais c’est l’Expo « Mille ans de Normandie », organisée par les Archives des cinq départements normands, qui constitue l’événement culturel le plus significatif de cette année 2017. Elle témoigne de la volonté de coopération des cinq Conseils départementaux et de leur volonté de participer activement à la promotion de l’identité normande. C’est un acte politique fondamental.

Guillaume LENOIR
Assisté de Thierry Langlois et Edwige Le Forestier 

P.S. : Tous les faits signalés dans cette chronique reposent sur des articles collectés dans la presse normande. Pour plus de précisions, s’adresser à l’O.D.I.N. (87, rue de la République – 76 940 La Mailleraye sur Seine).

La Rédaction