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Leçons d’un échec

Dimanche 17 Juillet 2022

​Communiqué du Réseau citoyen du Cercle Normand de l'Opinion



Leçons d’un échec

De récentes photos de presse nous font reconnaître un échec du Cercle Normand de l’Opinion : la vue de la "spectaculaire destruction du barrage de La Roche-qui-boit dans le Sud-Manche" (Ouest-France, 25 juin 2022). C’est l’épilogue d’un combat perdu pour le maintien en fonction d’ouvrages d’art, régulateurs de crues, producteurs d’énergie renouvelable, ayant contribué à modeler un paysage : les lacs du Sud-Manche.

Ces ouvrages d’art, œuvre de l’ingénieur Caquot, symbolisaient une technique de construction ayant fait école ailleurs. Ils dataient de l’Entre-deux-guerres et avaient échappé à la Furor Teutonica et aux bombardements libérateurs alliés : ils n’ont pas résisté à l’écologisme militant, fanatique du « retour au naturel » et à la volonté éradicatrice des milieux européens désireux de faire remonter les saumons d’un fleuve côtier qui n’en voyait plus depuis presque cent ans. Il fallait satisfaire les pêcheurs sportifs qui, pourtant, peuvent assouvir leur passion dans maintes rivières de France ou d’Irlande.

Bien entendu, on n’a pas tenu compte des protestations des riverains de ces lacs, artificiels certes, mais qui offraient des bases de loisirs appréciées par quelques vacanciers locaux ne pouvant, faute d’argent, aller se détendre loin de leur domicile. Il est à retenir les atermoiements des autorités gouvernementales qui ont leurré l’opinion par des tergiversations douteuses. Il fallait refiler l’ardoise aux collectivités locales, car, chose curieuse, on est étrangement muet sur le coût de la destruction des barrages et la « renaturation » de la vallée. L’Europe va payer (un peu), l’Agence de Bassin Seine-Normandie (beaucoup), etc., mais quels que soient les financeurs, au final, c’est le contribuable qui paiera, d’une manière ou d’une autre.

Était-ce vraiment nécessaire de faire disparaître ainsi la plus grande réserve d’eau douce de tout l’ouest de la France ? Est-on vraiment si certain que la pénurie d’eau ne soit pas une conséquence de l’évolution climatique.

Et puis, une Sélune non contrôlée par ces fameux barrages ne peut-elle, un jour prochain, connaître l’une de ces crues dévastatrices qui pouvaient inquiéter les villages situés en aval des barrages lorsque ceux-ci n’étaient pas construits ?

Ces barrages fournissaient une énergie renouvelable non négligeable, capable de fournir en électricité une agglomération comme celle d’Avranches : un tel apport était-il à mépriser ? Au plan écologique, le choix a été entre une nature aménagée – comme la plupart des sites –, qui avait modelé un paysage et régulé avec profit un cours d’eau ainsi complice de l’activité humaine, et la satisfaction hédoniste de fanatiques et dogmatiques écologistes. Ce choix, sans doute, le regrettera-t-on, plus tôt qu’on ne le croit. Qui assumera la responsabilité de cette démarche suicidaire ?

En tout cas, oui, le Cercle Normand de l’Opinion vient de connaître un échec : nous ne sommes pas les seuls. Le combat a été aussi mené par diverses associations auxquelles il faut rendre hommage.

II y a des batailles perdues honorables !

 
Cercle C.N.O. de Granville – Sud Manche, le 15 juillet 2022




La Rédaction