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Une politique de gribouille…

Samedi 10 Novembre 2018

Communiqué du Réseau citoyen du Cercle Normand de l'Opinion



On nous bassine avec la nécessité de privilégier les sources d’énergie non carbonées. Pour éviter la production de CO2. Pour éviter le réchauffement de la planète. On vante les énergies renouvelables : l’éolien, le solaire. On passe un peu rapidement sur l’énergie hydraulique. Pourquoi ?

N’a-t-elle pas l’avantage – considérable – de ne pas être intermittente, comme le solaire ou l’éolien ? D’un coût de maintenance, une fois installée, relativement bas ?

Évidemment, les sites montagneux sont plus favorables à l’installation de barrages ou de conduites forcées des cimes vers le fond des vallées, mais l’on doit aussi bâtir des barrages de basses chutes pour des reliefs plus humbles, notamment sur les fleuves et les rivières…

D’ailleurs, depuis au moins un siècle, non seulement la France, mais aussi la Normandie se sont équipées en la matière. On semble l’oublier et si la part de l’hydroélectricité est modeste en Normandie, elle existe néanmoins… sans compter que ces mini-barrages ont régulé des cours d’eau aux écarts quelquefois ravageurs. Cela, aussi, on semble l’oublier.

Bref, l’énergie hydraulique est si peu à la mode que le principal opérateur, l’EDF, songe à privatiser ses barrages. Pour s’en débarrasser ?

 

Le Préfet de la Manche vient de signer les arrêtés autorisant la destruction des barrages hydroélectriques de Vézins et La Roche qui boit, situés sur la Sélune, à 30 km du Mont-Saint-Michel.

Ces ouvrages, réalisés avant-guerre, par l’ingénieur Caquot, étaient des références en matière de constructions originales et ils avaient résisté aux destructions de l’occupant et des bombes libératrices. Ils cèdent devant l’intense lobbying des pêcheurs de saumons, relayé par des directives « écologistes » de Bruxelles… Finie la production d’électricité pour une ville comme Avranches… Supprimé le lac de retenue, merveilleux plan d’eau apprécié des familles ne pouvant aller au loin en vacances… Mais toujours menaçantes les crues – fréquentes – qui inonderont les bas quartiers des bourgs d’aval.

 

Questions (vulgaires évidemment) : combien va coûter l’arasement des barrages et la « renaturation » de la vallée de la Sélune ? Qui paiera ?

Les naïfs disent l’Europe, l’Agence de bassin Seine-Normandie, les collectivités locales. En fait, le contribuable ! Combien ? Un exemple très récent et éclairant permet de répondre…

Dans le désir rabique de supprimer barrages et mini-centrales hydroélectriques et pour faire redevenir « naturel » le cours de la Risle, à Pont-Audemer, on va supprimer le barrage de la Madeleine et installer une passe à poissons. Coût prévu : 5 millions d’euros. Certains – on les comprend – parlent de gaspillage. L’Élu du coin, le conseiller départemental Francis Courel, dans sa vindicte personnelle à l’encontre des propriétaires-turbiniers, prétend que cela sera compensé par l’attrait touristique pour la pêche au gros…

L’écologie punitive est souvent dispendieuse.

Ducey, le 11 novembre 2018
C.N.O.



La Rédaction