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Lobbies or not lobbies…

Mardi 30 Octobre 2018

Communiqué du Réseau citoyen du Cercle Normand de l'Opinion



Lobbies or not lobbies…

Il y a quelques jours sur LCI, François de Rugy, Ministre de l’Écologie et de la Transition Énergétique, a déclaré, la main sur le cœur, qu’il ne serait pas influencé par les lobbies. Faisait-il allusion à son prédécesseur, Nicolas Hulot, un lobby à lui tout seul, ou à son collègue Stéphane Travert, Ministre de l’Agriculture, débarqué comme l’on sait, dénoncé dans certains milieux parce qu’il aurait eu des complaisances pour les lobbies agricoles peu favorables à une interdiction rapide du glyphosate ? Qu’aurait-on dit si ce Ministre normand de l’Agriculture avait snobé les représentants de la filière agricole ?

Faut-il croire en la rigidité vertueuse du Ministre de l’Écologie ? Sans doute a-t-il voulu dire – et on peut le croire – qu’il n’y aurait pas, avec lui, de conflits d’intérêts dans l’exercice de sa nouvelle fonction… Mais prétendre être insensible à la pression des lobbies en matière gouvernementale relève de la forfanterie, à moins que ce ne soit un symptôme d’autisme… Et, d’abord, qu’entend-t-on par lobbies ?

LOBBY (pluriel : lobbies), mot anglais qui signifie, dans son sens premier, « couloir », et, par extension, groupe de pression (ou officine) intervenant auprès de décideurs au nom d’intérêts particuliers.

Il y a plusieurs façons de percevoir le rôle des lobbies, l’une, officielle, reconnue, notamment auprès des instances européennes, par laquelle des agents dûment répertoriés et accrédités, effectuent des tâches d’influençage et de représentation de la part d’entreprises ou de filières. Le nombre de lobbyistes à Bruxelles se chiffre par centaines. Cette activité est codifiée et les décideurs – commissaires, fonctionnaires de l’U.E., Élus européens – sont abreuvés de notes, d’explications. À eux de faire le tri parmi ces informations qui sont une aide à la décision.

À ce jeu – là, il est notoire que les Français sont souvent moins performants que leurs collègues européens : nous n’avons pas cette culture des lobbies, d’origine anglo-saxonne (et parfaitement assimilée par nombre de nos partenaires). À cela, plusieurs causes : d’abord une méfiance atavique pour tout groupe de pression d’origine privée, ensuite, une propension à considérer que l’État, seul, dans les relations internationales, est habilité à représenter l’intérêt général… Ce n’est que récemment que les Régions, par exemple, interviennent auprès des autorités de Bruxelles…

Pour en revenir à nos Ministres qui, dans ce domaine, font assaut d’hypocrisie (Ne doivent-ils pas négocier avec les syndicats qui, à bien y regarder, sont aussi des lobbies et… cela n’a rien de choquant !), sans doute faudrait-il qu’ils comprissent que s’ils sont les garants de l’intérêt général, il est nécessaire d’entendre toutes les parties avant de définir une politique…

Il faut plus de lobbyistes français dans les instances internationales et l’État ne peut tous les chapeauter. Qu’il laisse aux Régions – parce qu’elles connaissent souvent mieux les problèmes locaux – le soin d’intervenir directement ou d’appuyer les entreprises de leur ressort territorial afin que les intérêts bien compris (de la Normandie, par exemple) soient sauvegardés.

 

Elbeuf sur Seine, le 30 octobre 2018

C.N.O.



La Rédaction