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Le moment des linguistes et des historiens

Mercredi 5 Août 2020

​Communiqué du Réseau citoyen du Cercle Normand de l'Opinion



Dans le contexte du plan régional « Normandie, ailleurs c’est ici » destiné à impulser une dynamique à la filière touristique malmenée par la crise du Covid 19, il n’est pas indifférent de revenir sur la signification et les potentialités suggérées de la cérémonie du 31 juillet marquant l’apposition d’un panneau d’entrée de ville en langue normande à Bois Héroult (Bô Erou). Ce fut l’occasion d’une quasi-fête où ne manquaient ni les étals des producteurs locaux, ni la participation des enfants des écoles chantant une ritournelle en parler normand, ni l’intronisation de membres de la Confrérie gastronomique des Chevaliers du fromage de Neufchâtel. Les discours de circonstance des autorités régionales soulignèrent tout l’intérêt identitaire de l’inauguration de ce panneau en normand qui n’est pas là pour reléguer l’appellation moderne en français, mais plutôt montrer la force d’un particularisme linguistique trop longtemps méprisé et qui renforce le sentiment d’appartenance à la communauté régionale normande.

Les contempteurs de l’idée régionale normande, cette fois, ne se sont pas manifestés : peut-être voient-ils maintenant tout l’intérêt de ces manifestations populaires qui peuvent, par exemple réanimer une ruralité dont on redécouvre l’impérieuse nécessité en ces temps de confinement souvent insupportable dans les concentrations urbaines.

 

À notre avis, il ne s’agit pas d’en rester là et les explications du Professeur Laîné, dialecticien et linguiste, lumineuses et passionnantes, nous incitent à suggérer l’apposition d’une plaque explicative, notamment sur la façade de la mairie d’une commune voulant se référer à son passé, relatant particulièrement les graphies successives du nom de cette commune, le cas échéant, la signification de ce nom et son étymologie. Explications aussi de l’orthographe retenue par les linguistes du nom normand proposé… Pour faire bonne mesure, ce pourrait être aussi l’occasion d’expliquer les armoiries communales quand elles existent (de s’en doter d’ailleurs si elles n’existent pas). Enfin, sans doute ne serait-il pas inutile que, d’après les travaux des historiens et des érudits locaux, les faits saillants de l’histoire du village ou de la petite ville fussent mis en évidence et que l’on trouvât une plaque commémorative rappelant les événements du passé.

On a beaucoup développé les voies vertes et c’est une bonne chose. Elles permettent une approche apaisée de la nature des parcours traversés : serait-il superfétatoire qu’on y installât, là aussi, des panneaux explicatifs sur la faune, la flore et sur l’origine des villages ainsi desservis ?

Le tourisme vert peut avoir un grand et juste avenir, l’agrémenter des ressources de la linguistique et de l’histoire, voire de l’héraldique, ce qui apporterait un plus apprécié par le plus grand nombre…

« La voie la plus courte pour l’avenir est toujours celle qui passe par l’approfondissement du passé » (Aimé Césaire).


 C.N.O – Clères, le 5 août 2020



La Rédaction