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Le Mont-Saint-Michel va avoir enfin son E.P.I.C. … Mais…

Mardi 7 Janvier 2020

​Communiqué du Réseau citoyen du Cercle Normand de l'Opinion



Le Mont-Saint-Michel va avoir enfin son E.P.I.C. … Mais…

Le Mont-Saint-Michel va avoir enfin son E.P.I.C.… Mais l’État veut refiler l’ardoise de son développement aux collectivités territoriales !
 

L’année 2020 commence avec une nouvelle confrontation entre les collectivités territoriales et l’État. À propos du financement du Mt-St-Michel.
Au bout de 3 ans de négociations difficiles, le statut du Mont évolue : il devient un Établissement Public Industriel et Commercial. Avec un Directeur, un Président (vraisemblablement le Président du Conseil départemental de la Manche) et un Conseil d’administration où les représentants de l’État seront à parité avec les représentants des collectivités territoriales (Conseils régionaux de Normandie et de Bretagne, Département de la Manche, délégués de l’Agglo d’Avranches).
Au plan financier, l’État, comme auparavant, apportera 3 millions d’euros au budget (2 millions des recettes de l’Abbaye, qui appartient à l’État et qui est gérée par le Centre des Monuments Nationaux – CMN – et 1 million du Ministère de la Transition écologique pour l’entretien du barrage du Couesnon). L’État voudrait que les Collectivités contribuassent à la même hauteur. Rappelons, qu’avant l’EPIC, elles apportaient 1,2 million d’euros… Il s’agit donc d’un quasi-triplement de la participation des collectivités.

Fallait-il créer l’EPIC ? La réponse est OUI. Enfin, on envisage le site dans sa globalité (Le Mont, l’Abbaye, la passerelle, le barrage, les parkings, les navettes). Avant, il y avait dispersion et les collectivités, par exemple, n’avaient en charge que les parkings et les navettes (déficitaires, faut-il le préciser ?). L’EPIC permet d’envisager une ambition de développement unanimement recherchée. Les collectivités territoriales doivent-elles être les seules à accroître leur participation ?
Le Mt-St-Michel, c’est 30 000 touristes chaque jour (un des sites les plus visités de France) et, de ce fait, un budget de 12 millions d’euros/an. Les coûts de fonctionnement laissent une marge de 8 millions… Et c’est là que les divergences apparaissent entre l’État et les Collectivités. Une déclaration du préfigurateur, Christian Beaux, a fait bondir le sénateur de la Manche, Philippe Bas : « S’il reste 8 millions de bénéfices, il faut savoir que le CMN gère cent édifices, sites et monuments français en PÉRÉQUATION et il a perdu les recettes des tours de N.-D. De Paris ». Philippe Bas s’insurge : « Le Mont voit ses perspectives obscurcies parce que les recettes servent à autre chose qu’à son développement ». Le Président du Conseil départemental de la Manche, Marc Lefèvre, observe : « Un site qui reçoit 3 millions de visiteurs par an devrait pouvoir s’autofinancer ». Hervé Morin fulmine : « L’Abbaye n’est pas véritablement intégrée à l’EPIC. Elle va garder son statut à part. Le nouvel EPIC servira à financer des dépenses courantes, mais ne répondra pas aux objectifs de développement ».
Alors, à quoi bon l’EPIC ?

Ce différend illustre de façon caricaturale la conception que se fait l’État de ses coopérations avec les collectivités territoriales : il décide une gestion comptable sans perspectives de développement, impose une participation identique à la sienne des collectivités, dispose des éventuels bénéfices – et il y en a – pour financer autre chose. La péréquation a bon dos : elle peut et doit se concevoir, à condition que l’avenir d’un site ne soit pas compromis par l’âpreté de Bercy.

Avranches, 7 janvier 2020
C.N.O.



La Rédaction