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La palinodie des reniements

Mardi 8 Décembre 2020

​Communiqué du Réseau citoyen du Cercle Normand de l'Opinion



Tous les responsables politiques ne sont pas de cet acabit. Fort heureusement. Le nouveau Maire de Rouen, récemment promu Président de la Métropole de Rouen – Normandie, Nicolas Mayer- Rossignol (N.M.R. pour faire court) nous fait ces temps-ci une démonstration exemplaire du retournement de veste. Cela laissera des traces et... ce n’est pas fini !

L’affaire du Contournement Est de Rouen est de ces épineux problèmes qui suscitent tellement de tergiversations qu’ils paraissent insolubles pour tous ceux qui n’ont pas le courage de trancher. Ce que doit savoir faire un chef.

Depuis… 1972, ce désormais seul point noir de l’Axe routier européen Calais-Bayonne, à savoir le franchissement de la Seine sans passer par le centre de Rouen, est une sorte de serpent de mer que l’État et les différentes collectivités territoriales se révèlent incapables de maîtriser. La Métropole de Rouen est certainement la seule de son espèce à ne pas avoir un évitement périphérique des flux routiers. La question est aggravée du fait que le port céréalier de Rouen recevant les blés de Champagne et de Picardie entraîne un trafic de poids lourds qui, devant emprunter les ponts du centre-ville, sont source d’embouteillages et d’inconvénients écologiques particulièrement éprouvants pour la population.

L’État, par son Préfet Philizot chargé du développement de la vallée de la Seine, était parvenu à mettre les représentants de toutes les collectivités concernées autour de la table, parvenant ainsi à établir une clef de répartition du financement du projet de Contournement Est (Il faut remarquer d’ailleurs que l’État lui-même s’exonère de tout effort financier…).

Tous et toutes ont voté le plan de financement.

Parmi les partenaires, il y avait l’ex demi-région haute Normandie alors présidée par N.M.R. (depuis 2016, la Région Normandie a amplifié son concours), il y avait le Ville de Rouen, dans le conseil de laquelle siégeait N.M.R., il y avait la Métropole de Rouen, dirigée en ces temps par M. Sanchez, s’appuyant sur une majorité de conseillers dans laquelle se trouvait N.M.R.

C’était hier.


Depuis, N.M.R. a brigué la mairie de Rouen et pris le contrôle de la Métropole. Pour ce faire, il a recherché l’alliance des Verts : le prix de cette entente électorale, ce fut le retournement de veste de N.M.R., épousant la répulsion de ces Ecolos contre le Contournement Est. N.M.R. pensait, sans doute, ne prendre aucun risque : il croyait que tous les recours déposés contre le projet impliqueraient son abandon… Patatras ! Le Conseil d’État vient de confirmer la validité du projet.

Partisans et adversaires de ce projet, qui concerne toute la Normandie, soit dit en passant, s’affrontent derechef dans la presse. N.M.R., lui, se tait.

Après avoir trahi ses convictions profondes de partisan du projet hier, va-t-il trahir demain ses amitiés intéressées avec les Verts pour finalement se rallier à la réalisation de cette infrastructure ?

Après tout, les états d’âme de N.M.R. importent peu aux Normands dont la majorité d’entre eux méprise ces palinodies de reniements. Ce qui importe maintenant, c’est qu’on sorte par le haut de cette question non résolue depuis 50 ans. Contrairement aux affirmations péremptoires des adversaires du projet, il y a autant d’arguments écologiques pour l’acceptation du projet que pour son refus. Quant aux arguments économiques et aux nécessités de fluidité des mobilités dans l’agglomération rouennaise, la cause est entendue depuis longtemps.

C.N.O. de Mt-St-Aignan, le 5 décembre 2020   

La Rédaction