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Une mutation à contre-temps

Dimanche 31 Mars 2019

Communiqué du Réseau citoyen du Cercle Normand de l'Opinion



Madame Fabienne Buccio, Préfète de Normandie, vient d’être nommée Préfète de la Région Nouvelle Aquitaine… Cette mutation en elle-même n’est pas anormale : les préfets ne sont que de passage là où ils exercent leurs talents. C’est la règle dans la haute administration. Cela ne nous intéresse que dans la mesure où le représentant de l’État en région qu’est un préfet œuvre de concert avec les collectivités locales au mieux-être de nos concitoyens. C’est, d’ailleurs, une particularité du système français : un mélange de déconcentration et de décentralisation… dans des proportions qu’il reste à déterminer. La Loi NOTRe a ainsi promu une coopération nécessaire et souhaitable entre le Préfet de Région et le Président du Conseil régional pour la gestion de certains gros dossiers régionaux, d’une part, et le même Préfet ou ses subordonnés départementaux avec les Présidents des Conseils généraux, d’autre part. Ce n’est pas le lieu ici de porter un jugement sur cet équilibre recherché, souvent bancal : il y a toujours des interférences politiciennes dans les rapports entre l’État central et les collectivités territoriales… Nous ne dirons rien des relations entre Mme Buccio et les Élus, notamment à propos des regroupements de communes : on oubliera vite aigreurs et anicroches…


La question qui se pose avec le départ de Me Buccio, c’est que cela survient à un moment particulièrement délicat. Le temps administratif n’est manifestement pas le temps des projets ou des problèmes lors d’un moment non choisi.

Nous sommes en pleine tourmente de la perspective du BREXIT : on sait que cela affecte directement la Normandie, ses ports, sa logistique, son monde de la pêche. On est inquiet sur les quais.

Était-il opportun que l’on changeât de co-pilote à la veille de la tempête ?

L’Exécutif régional s’est mobilisé, multipliant les contacts avec la Commission européenne et des partenaires britanniques. Responsable de Ports Normands Associés (Cherbourg, Caen-Ouistreham, Dieppe), il s’est inquiété pour le trafic transmanche. En outre, il ne reste pas insensible aux problèmes de la pêche…

Dans le même temps et, espérons-le, en parfaite concertation, Mme la Préfète de Région a multiplié les déclarations, les rencontres avec les opérateurs du commerce maritime des deux Grands Ports maritimes du Havre et de Rouen, relayant les dispositions (tardives, hélas !) gouvernementales et affichant un optimisme qui n’était peut-être pas de commande…

Cela était-il, est-il suffisant ? Les jours à venir nous le diront, mais nous trouvons ABSURDE qu’à la veille d’une épreuve qui est presque un combat, le Gouvernement change son général en chef en région. Évidemment, il sera remplacé, mais le successeur mettra du temps à se mettre dans les pas de celle qui l’a précédé.

La Normandie est-elle prête pour le BREXIT ?

  • 65 douaniers supplémentaires, c’est peu !
  • Faire appel à des vétérinaires retraités et à des étudiants vetos pour contrôler ne serait-ce que les échanges chevalins, c’est… léger !
  • Où pourront stationner les camions à la sortie ou l’entrée des ports dans l’attente des contrôles puisque le Royaume-Uni sera désormais un « pays-tiers » ?
  • Où en sont réellement les accords de pêche avec la Grande-Bretagne et les Îles de la Manche (ce n’est pas la même problématique) ? Etc.

Mme Buccio ne sera plus là pour répondre de son optimisme de façade.

Ce faisant, l’État joue-t-il pleinement son rôle à l’égard d’une des Régions les plus impactées par le BREXIT ?


Le Havre, 31 mars 2019
C.N.O.



La Rédaction