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La déchirure

Lundi 31 Mai 2021

​Communiqué du Réseau citoyen du Cercle Normand de l'Opinion



Dernier avatar d’un féminisme imbécile (à ne pas confondre avec un féminisme authentique qui veut la promotion de la femme sans tomber dans la misandrie et l’esprit de revanche) : la municipalité de Rouen a décidé de débaptiser le groupe scolaire Cavelier de La Salle et de donner à l’école maternelle le nom de « Fabulettes » et à l’école primaire celui d’Anne Sylvestre, chanteuse féministe de talent récemment décédée et ainsi instrumentalisée dans une démarche douteuse de mépris du passé et de revanche de virago. Le mauvais coup a été exalté par Dame Laura Slimani, conseillère municipale, ex-socialiste depuis ralliée aux Verts, en ces termes :

« C’est fait, l’école Cavelier de La Salle de Rouen est devenue école Anne Sylvestre. Très heureuse de ce pas que nous faisons pour valoriser notre matrimoine (sic!), qui accompagne la politique globale menée en faveur de l’égalité à l’école ».

En séance de ce Conseil municipal présidé par Nicolas Mayer-Rossignol, l’honneur féminin a été défendu avec talent par Madame Hayer Zergui (du Groupe de la Droite et du Centre) qui a justement fait remarquer que « Ce n’est pas au détriment du passé et de notre histoire qu’il faut donner la place qu’elles méritent aux femmes […] Est-ce servir efficacement – a-t-elle ajouté – une cause en tirant un trait sur le passé ? Il ne faut pas déconstruire au nom de la bien-pensance radicale et jusqu’au-boutiste. La lutte contre les inégalités ne se résume pas à des actes idéologiques ! ».

Nous avons des doutes : Laura Slimani, qui mène le sabbat du déboulonnage des statues (cf. celle de Napoléon) sait-elle vraiment qui était Cavelier de La Salle ? Sait-elle, par exemple, qu’au temps où la Métropole de Rouen – Normandie s’appelait la C.R.E.A. et qu’elle était présidée par Laurent Fabius – c’était en 2010 – une petite plaquette (n°39) de la série « histoire(s) d’agglo » glorifiait « Cavelier de La Salle, le Rouennais de Mississippi », sous la plume de Frédéric David ? Comme l’écrivaient en introduction Laurent Fabius et Christophe Bouillon :

« l’agglomération rouennaise est connue dans le monde entier grâce aux génies de la littérature comme Corneille et Flaubert. On sait moins que notre territoire a donné naissance à de grands explorateurs et c’est du port de Rouen que de nombreuses expéditions sont parties à la découverte du monde et des pôles. Les voyages de Cavelier de La Salle, de Poret de Blosseville, de Charcot et de Paul-Emile Victor attestent l’importance de la région comme initiatrice de ces projets de découverte ».

Il est vraiment dommage que MM. Fabius et Bouillon, ces deux « mâles blancs », aient été tellement ringards au point de n’avoir point eu recours à l’écriture inclusive (autre fadaise si fort à la mode en la municipalité rouennaise) pour ne pas mettre en valeur les représentantes du sexe soi-disant faible dans la geste rouennaise.
Trêve d’ironie : nous assistons, là, ébaubis et désabusés, (et ce pluriel inclut autant les femmes que les hommes) à une entreprise de déconstruction culturelle et sociale qui, par son caractère totalitaire, est le premier pas vers une « déchirure ». Cela nous rappelle ce tragique film cambodgien qui relatait la dictature des Khmers Rouges.
L’avenir des Pol Pot de la social-écologie s’annonce-t-il radieux ?

 

Cercles C.N.O. de Rouen-Droite et de Rouen-Gauche, le 1er juin 2021



La Rédaction