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Courrier mensuel de l'Office de Documentation et d'Information de Normandie

Dimanche 12 Mai 2019

Sous les sabots de Sleipnir, le coursier d'Odin…
Actualités normandes du mois d'avril 2019



LES ACTUALITÉS NORMANDES DU MOIS D’AVRIL 2019

 

Un ouvrage indispensable à compulser pour tous Normands désireux de bien connaître les activités de la région normande : « Panorama Économique de la Normandie » en est à sa dixième parution. Ce document – essentiel – rassemble tous les éléments statistiques, mais aussi un tas d’adresses, concernant l’ensemble de la Normandie. C’est, en même temps, un annuaire. Très utile pour tous les acteurs de la vie économique.

Parmi les indicateurs :

  • Le PIB de la Normandie, c’est 91,7 milliards d’euros.
  • La Normandie compte 1,3 million d’emplois (pour 3,3 millions d’habitants).
  • C’est la 1re région énergétique française.
  • La 3erégion industrielle.
  • La 1re façade maritime de France
  • La 2erégion pour l’import/export international…

Ne parlons pas de ses A.O.C., A.O.P., I.G.P., de son leadership équin, en matière de production de lin, de son rang pour la production de carottes, de poireaux, etc.

Rien d’étonnant, dès lors, que la 1re F.E.N.O. (Fête de l’Excellence normande), qui vient de se dérouler à Caen, ait permis à 25 000 Normands de s’apercevoir que leur Normandie, « c’était quelque chose »… Nombreux furent les visiteurs de cette manifestation qui découvrirent une Normandie inventive, dynamique, conquérante…

Terroir plein de promesses, fierté identitaire retrouvée, aspiration à l’excellence : tous les ingrédients sont réunis pour que la Normandie soit de retour et se projette vers l’avenir…

 

C’EST L’ŒUVRE DU CONSEIL RÉGIONAL, MAIS PAS QUE…

 

Certes, la Région a beaucoup fait pour que cette première FENO soit une réussite : elle a su fédérer, condenser, coaguler des tas d’initiatives individuelles et collectives, mais la matière était là, n’attendant que l’impulsion pour se manifester au grand jour.

La Région joue un rôle moteur :

  • En injectant 21 millions d’euros pour 14 villes ayant connu la reconstruction d’après guerre, en aidant (avec l’État) à la redynamisation de 12 cités par l’opération « Actions – Cœur de ville », en filant 22 millions d’euros pour les Villes-Soeurs de l’embouchure de la Bresle, en devenant « l’actionnaire principal du territoire » de l’ensemble Honfleur – Beuzeville (4 millions d’euros pour les projets locaux…
  • En soutenant des exploitations agricoles, en subventionnant 82 entreprises (« coups de pouce » de 644 000 euros), en encourageant, par le système Impulsion Développement, le groupe Polytechs, à Cany-Barville, ou les Lampes Berger, à Bourgtheroulde, en faisant de Normandie EcoSpace, à Arques-la-Bataille, un « Tiers-Lieux de Normandie ».
  • En incitant l’ensemble « Caux – Seine - Agglo » à relever le défi « Léopards du Tri » des déchets.
  • En participant avec Normandie AeroEspace et toute la filière aéronautique au prochain Salon du Bourget…

La Région est un moteur et un facteur d’énergie et de représentation : la préparation du 2Forum pour la Paix lui confère une dimension internationale et son parrainage de l‘équipage de la frégate Normandie apporte ce supplément d’âme, apanage des entités reconnues et prestigieuses.

 

UNE ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE AVEC SES FORCES ET SES FREINS

 

Prenons trois exemples, trois secteurs industriels :

  1. La filière automobile : Renault, à Cléon, recrute et, à Sandouville, se dope avec le modèle Trafic. Donc, cela marche bien. Mais l’avenir ? La filière automobile est fragile et peut à tout moment connaître un retournement de conjoncture.
  2. La filière énergétique (la Normandie est bien placée) s’interroge. Du côté raffinage, y a-t-il la place pour les deux géants, Total, à Gonfreville-L’Orcher, Exxon à Notre-Dame de Gravenchon. Pour l’instant, cela paraît viable, mais Exxon réfléchit à une reconversion vers des carburants moins tributaires des hydrocarbures… Du côté de l’éolien off-shore, cela piétine (même si Siemens-Gamesa est prête à construire une usine de production de composants d’aérogénérateurs au Havre). La méthanisation, encouragée par la Région, est prometteuse, mais… débute. Le solaire offre des opportunités… qui n’étaient pas évidentes. L’hydrogène est un grand espoir… Reste le nucléaire – c’est l’essentiel pour l’instant-, l’E.P.R. de Flamanville se fait attendre. Les autres centrales nucléaires vieillissent. Que dire de l’éolien terrestre ? La mode veut son triplement, malgré un accueil mitigé de la population et, pour pallier l’intermittence de cette énergie renouvelable, ne va – on pas avoir besoin de centrales de secours (au charbon ? au gaz ? Au fuel?) pour faire face aux pics de consommation ? On mesure là l’inconséquence de l’arrêt dogmatique de la centrale à charbon du Havre, prôné par le Ministre de l’Écologie, justement ce mois-ci… Affaire à suivre…
  3. La filière aéronautique et spatiale : elle est pleine d’ambition et accueille en son sein un certain nombre de P.M.E. dynamiques, réparties sur le territoire normand.

Du côté start-up, difficile d’y voir clair : il y a trop d’exemples de réussites soudaines qui sont autant de bonnes surprises… La manifestation Start Up Cruise – entre Dieppe et Newhaven –, en liaison avec des partenaires britanniques, montre que le Brexit n’est sans doute pas un frein dans ce secteur qui ne peut être importuné par des questions de frontières.

Naval Group, dans le Cotentin, vise le chiffre de 2 900 employés à la fin de 2019 : c’est un signe. Le groupe SIDEL se distingue, à Octeville, en étant la première entreprise normande déposant des brevets (39, l’an passé)… Même l’économie sociale et solidaire exprime un dynamisme de bon aloi en alignant 115 000 emplois en Normandie, ce qui n’est pas rien.

 

L’industrie touristique s’attend à des records de fréquentations avec l’Armada de Rouen et le 75eanniversaire du Débarquement du 6 juin. L’Armada – dont on dit comme d’habitude que ce sera la dernière – s’annonce grandiose. Parce que la ville de Rouen a reconquis et modernisé ses quais. Les Rouennais, grâce aux Armadas, ont redécouvert la Seine… qu’ils n’auraient jamais dû oublier. C’est tout le destin de la capitale normande qui s’affirme avec cette manifestation que certains beaux esprits de la Gauche bo-bo affectaient de mépriser. Le comble pour eux, c’est que ce rassemblement de magnifiques navires – gratuit pour le bon peuple venu les admirer – est l’occasion pour les entreprises d’organiser sur le pont des bateaux réceptions, rencontres, colloques et raouts divers. Ces crétins dogmatiques ignorent tout simplement ce qu’est un port, une activité maritime, un lieu d’échanges, et ne voir dans l’Armada qu’une opération de séduction d’une ville portuaire, c’est méconnaître l’insigne apport que ce rassemblement populaire dans la redécouverte d’une mentalité maritime. Donc, souhaitons un franc succès pour cette Armada 2019.

Quant aux cérémonies du 75eanniversaire de la Bataille de Normandie, si elles attirent encore les foules, n’oublions jamais que c’est la commémoration d’un désastre pour la Normandie : 20 000 civils tués en trois mois, presque toutes les villes gravement endommagées, un patrimoine mis à mal… Étonnons-nous d’apprendre qu’en 2019, c’est en Normandie que les édifices religieux sont les plus nombreux de toute la France à être dans un triste état. Qu’il faille les restaurer tombe sous le sens : peut-être que les bénéfices engrangés par les commémorations permettront de sauvegarder ces vénérables vestiges du patrimoine normand…

Le tourisme normand ne se limite pas aux manifestations ponctuelles de l’Armada et du 75eanniversaire de la « Grande Brûlerie ». Il y a d’autres choses à voir et admirer en Normandie, ne serait-ce que les sites prestigieux des Abbayes normandes (La nouvelle plaquette consacrée aux Abbayes de Normandie est un guide – découverte de haute tenue, en plus pratique, à emporter dans sa voiture). Peut accompagner ce document la brochure intitulée Normandie médiévale, qui recense, outre les témoins du Moyen-Âge normand, les 22 sites et musées de Normandie et les 94 manifestations remarquables de la saison touristique.

Si l’on ajoute les paysages, les beautés de la campagne, des rivages et des bocages normands, un réseau très complet de voies vertes et de parcours équestres, on doit admettre que la Normandie dispose d’atouts considérables en matière touristique. Le nombre des résidences secondaires, tout comme le tourisme de week-ends, se rajoutent aussi à l’activité touristique. Dans son numéro du 25 avril dernier, La Manche Libre dresse la typologie des résidents secondaires, souvent des Normands expatriés dans la capitale.

 Le seul point noir de l’industrie touristique réside dans une certaine insuffisance hôtelière (en nette amélioration cependant). Il est vrai que certaines réglementations tatillonnes contraignent nombre d’établissements hôteliers à se reconvertir…

 

Parmi les freins qui perturbent l’économie normande, il y a, d’une part, le chômage et, d’autre part, et de façon presque contradictoire, le manque de main-d'œuvre dans certains secteurs.

Le chômage, globalement, ne s’aggrave pas. Mieux, il régresse. Pas de façon très significative. Il subsiste des poches de chômage, comme la région de Pont-Audemer… Dans la Manche, à l’inverse, on note des problèmes de recrutement. L’inadéquation entre l’offre d’emplois et le stock des demandeurs d’emplois difficile à résorber pose le problème de la formation et de l’employabilité. Les efforts de la Région, notamment en faveur de l’apprentissage, devrait pallier ces contradictions, mais il faut du temps pour en sentir les résultats. Un autre problème a été » soulevé ce mois-ci dans la presse normande, c’est celui de l’inégalité hommes / femmes dans le travail : la Normandie ne fait pas mieux que le reste de la France.

Anecdotique, mais navrant : les deux Instituts régionaux du travail social, de Rouen et de Caen, ont été incapables de fusionner malgré les désir de la Région. Ce n’est pas un bon signe.  

 

DES OPPORTUNITES DANS LE SECTEUR PRIMAIRE

 

Si la Normandie est reconnue comme étant une grande région industrielle (la 3een France) et, qu’à ce titre, elle doive bénéficier de toute politique de réindustrialisation, actuellement à l’ordre du jour avec les « Territoires d’industrie », que défend avec talent Virginie Carolo, maire de Port-Jérôme-sur-Seine, coordinatrice des acteurs de l’Axe Seine (cf. Paris-Normandie, 11 mars), il ne faut pas oublier, ni même minimiser, l’importance du secteur primaire (agriculture – élevage – pêche) en Normandie, avec son corollaire, un département agro-industriel fort, notamment dans l’agro-alimentaire.

Pour ce mois d’avril, nous avons relevé diverses initiatives qui méritent d’être signalées :

  • Un arboriculteur se lance dans la fabrication de vin de kiwi.
  • Un nouveau label apparaît : le « lait de foin ».
  • Une nouvelle filière dans les céréales bio : des blés plus digestes.
  • Première récolte de quinoa en Seine-Maritime.
  • Danone lance un yaourt bio au Molay-Littry.
  • La race des moutons roussins de la Hague se positionne en concurrence de nos fameux agneaux de prés-salés. Cette race rustique vise l’A.O.P., avec un cahier des charges impliquant un pâturage indispensable sur 70 % d’herbus. (cf. Ouest-France, 19 avril). Au passage, signalons qu’il faudrait 10 000 nouveaux bergers en France pour faire face aux départs en retraite et à l’extension du troupeau ovin.
  • Isigny-Sainte-Mère se confirme comme « champion du lait normand ».

Du côté de la pêche et de l’aquaculture, nous avons noté que la Normandie, en rade de Cherbourg, produisait du saumon de pleine mer, d’excellente qualité, que, d’autre part, l’IFREMER avait été disculpé d’une éventuelle responsabilité dans la mortalité des huîtres, que le bulot, si sa ressource était en progression dans la baie de Granville, avait tendance à se raréfier au large de la Côte d’Albâtre.

Cela nous amène aux activités maritimes :

  • Le Grand Port maritime du Havre met en concession son terminal multimodal.
  • On investit au Havre 600 millions d’euros, avec l’aide de l’Europe.

 

POUR MÉMOIRE, TOUJOURS LE PROBLÈME DES MOBILITÉS

 

Et évidemment, l’habituel lamento sur le transport ferroviaire.

Ouest-France (5 avril) s’interroge : « Le fret ferroviaire normand va-t-il enfin décoller ? » Peut-être… quand le tronçon Serqueux – Gisors sera opérationnel. SNCF- Réseau y travaille avec acharnement, mais il va falloir attendre encore quelques mois pour que le fret en provenance ou à destination des ports de la Basse-Seine puisse emprunter cette ligne modernisée. Question : si la partie normande de cette ligne est en voie de réalisation, qu’en est-il exactement au-delà de Gisors dans la Région Ile-de-France ?

Cela étant, la Normandie voudrait bien devenir plus accessible, notamment pour la desserte des sites touristiques : c’était le thème et l’enjeu du Forum Normandie connectée qui s’est tenu à Trouville-sur-Mer fin mars, début avril.

 

PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES…

 

La pollution des eaux de rivières, notamment par les pesticides, a fait l’objet d’une enquête d’UFC – Que choisir, en Seine-Maritime. C’est inquiétant.

L’Agence de Bassin Seine-Normandie, qui a autorité sur la Normandie et l’Ile – de – France, a dressé un bilan de son action : elle a collecté 4,9 milliards d’euros de redevances et s’investit à hauteur de 3,7 milliards d’euros. Entre 2013 et 2018, elle a soutenu 31 600 projets. Il reste beaucoup à faire.

Si le havre de Sierville dans la Manche est en bonne santé, à l’inverse celui de Régneville s’envase et s’ensable de façon presque irrémédiable.

On prévoit dix ans d’efforts pour régler le problème de la décharge Dollemard, en bordure du littoral, proche du Havre : cela va coûter cher, mais c’est indispensable si l’on veut freiner les pollutions en Baie de Seine.

Enfin si la mobilisation se généralise dans la lutte contre le frelon asiatique, on craint de plus maintenant l’arrivée du moustique Tigre, vecteur de graves maladies. D’après la carte, la Normandie n’est pas encore atteinte, sauf, peut-être le sud du département de l’Orne : l’invasion progresse. Que faire ?

 

… ET SOCIETALES

 

La Normandie sert trop souvent de cobaye : c’est chez nous que l’État teste les très contestées (par les avocats) cours criminelles – nouveaux tribunaux qui se situent entre la correctionnelle et la cour d’assises ; c’est chez nous – dans l’Eure plus précisément – que l’on expérimente l’éthylotest antidémarrage ; c’est chez nous que l’expérience des voitures-radars privées est en train de tourner court car non concluante.

Alors que toutes les semaines, on apprend que des démineurs neutralisent des bombes de la Seconde Guerre mondiale, qu’on ne compte plus les mines que nos pêcheurs ramassent dans leurs filets et que les dragueurs de mines de l’O.T.A.N. mènent chaque année des campagnes de déminage en Baie de Seine, un fait divers a attiré notre attention : une (petite, certes) partie du territoire normand est zone interdite. Le coteau de Mesnil – Soleil, à l’est de Falaise, est fermé au public car encore truffé de mines anti-personnelles… Et certains « fêtent » encore les 75 ans de la Bataille de Normandie !

À part cela, deux églises de la Manche ont été vandalisées : c’est, paraît-il, banal…

L’affaire de l’implantation d’un service de coronarographie à Cherbourg plutôt qu’à Saint-Lô suscite de vigoureuses protestations. Nous reviendrons sur cette question douloureuse car inter-normande.

De même qu’il faudra aborder largement la question de la « silver économie » : nos journaux s’en préoccupent. À ce propos, et comme en contrepoint, on apprend par les statistiques que les grands-parents consacrent 1 650 euros par an en moyenne pour leurs petits-enfants. La solidarité intergénérationnelle ne doit pas être un vain mot !

 

Le 5 mai 2019

Guillaume LENOIR

avec l’aide de Geneviève FLAMENT, Thierry LANGLOIS,

Edwige LE FORESTIER et Emma DAVESNE

 

OFFICE DE DOCUMENTATION ET D’INFORMATION DE NORMANDIE

87, rue de la République

76940 La Mailleraye sur Seine

Commune nouvelle d’Arelaune en Seine


La Rédaction