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Courrier mensuel de l'Office de Documentation et d'Information de Normandie

Vendredi 7 Décembre 2018

Sous les sabots de Sleipnir, le coursier d'Odin…
Actualités normandes du mois de novembre 2018



Nous aurions bien voulu commencer par l’évocation de l’éclatant succès des Olympiades des Métiers, qui termine en fanfare ce mois de novembre… Débordant sur décembre, disons que 36 jeunes Normands ont remporté des médailles… Nous en parlerons davantage à la fin de cette livraison pour partir sur une note d’optimisme de bon aloi… Malheureusement force est de constater qu’en Normandie, plus qu’ailleurs peut-être, la « Révolte des Gilets jaunes » (Dirons-nous dans quelques jours la « Révolution des Gilets jaunes » ?) montre à l’évidence le malaise de la France périphérique, le mécontentement de ceux qui travaillent et qui peinent à faire vivre leur famille, la colère des retraités, considérés comme des variables d’ajustement faciles à pressurer, la rage des automobilistes, bêtes noires de certains bo-bos plus ou moins écolos… La classe moyenne se rebiffe et en a assez des privilèges des plus riches, des branchés de la globalisation, mais aussi de l’assistanat accordé sans contrôle aux allogènes soutenus par une caste intellectuelle qui vomit la notion d’identité. En Normandie, deux de nos politologues avertis, Michel Boivin et Arnaud Brennetot ont fait part de leurs analyses : que ne les a-t-on jamais écoutés ? Comment nos Parlementaires ne se sont-ils pas rendu compte de la rancœur d’une population se sentant de plus en plus méprisée par la soi-disant élite l’abrutissant par des médias aux ordres ?

En ce 5 décembre où nous terminons cette chronique du mois de novembre 2018, il est difficile de prévoir la suite des événements… et cela rend secondaire apparemment la relation que nous faisons, mois après mois, des actualités normandes. Et cela illustre parfaitement l’ambiance générale : la vie de tous les jours, normale, les activités au sein d’une région, avec les aléas des activités économiques, sociales et culturelles, intéressent moins les observateurs qui, cantonnés dans la Capitale, finissent par trouver banals les efforts de tous ceux qui, en dernière analyse, font la force et la cohésion d’une société.

Nous maintiendrons notre dessein : rendre compte des actualités / activités normandes. Là est notre raison d’être et de contribuer à la résurrection de la Normandie, sortie de sa nuit fragmentée de l’époque où elle était divisée contre elle-même.

 

ÉVOLUTION CONTRASTÉE DANS LE DOMAINE ÉNERGÉTIQUE

         

Chaque mois qui passe, le sujet de la production énergétique prend une importance considérable, notamment en Normandie, où toutes les formes de production connaissent des évolutions très contrastées… L’E.P.R. de Flamanville n’en finit pas d’accumuler des retards (et une hausse de ses coûts initiaux) et plusieurs associations anti-nucléaires déposent à nouveau des recours contre les autorisations préfectorales de mener à bonne fin ce chantier. La réalisation de cet équipement est d’autant plus attendue qu’elle devrait permettre la fermeture progressive de plusieurs réacteurs en France… La logique des associations écologistes ne paraît pas évidente : en fait, elles sont contre le nucléaire de façon idéologique et n’acceptent pas que la filière se régénère par des réalisations nouvelles et techniquement plus performantes, sinon plus sûres.

On s’interroge sur le devenir de la centrale thermique du Havre : fermeture pure et simple ou reconversion ? Du charbon, on passe au gaz ? Quoi qu’il en soit, une telle centrale a son utilité : intervenir lors des pics de consommation.

Elle est indispensable si le développement des énergies renouvelables, intermittences par essence, cherche à se substituer au nucléaire : on parle d’un triplement de l’éolien, terrestre ou off-shore… On vient de donner l’autorisation pour la réalisation du parc des éoliennes au large du Tréport, au grand dam des pêcheurs, mais on ne sent pas un grand enthousiasme de la part des pouvoirs publics : « Service minimum pour l’éolien en mer », titre la presse. Aurait-on, en haut-lieu, des doutes sur la pertinence des aérogénérateurs dont le rendement et les coûts de production ne sont pas aussi mirifiques que les promoteurs de ce mode de production d’électricité le prétendent ? Le livre (« Éoliennes : chronique d’un naufrage annoncé ») de Pierre Dumont et de Denis de Kergorlay – ce dernier résidant à Canisy, dans la Manche – est accablant. La Normandie va-t-elle se couvrir d’une forêt d’éoliennes inesthétiques pour faire plaisir au puissant lobby des constructeurs, étrangers pour la plupart. La question doit être posée.

En attendant, les travaux de « l’autoroute de l’électricité » - la liaison par câble sous-marin entre la Grande-Bretagne et la Normandie – vont bon train. Elle permettra l’interconnexion des réseaux. On creuse les dunes actuellement du côté de Merville – Franceville.

 

LE BREXIT PRÉOCCUPE LA NORMANDIE

 

Sera-t-il brutal ou progressif ? La réponse est proche et, de toute manière, va nécessikter beaucoup d’adaptations. Fortes inquiétudes dans le monde de la pêche : ce n’est pas nouveau. Tous les ans, depuis longtemps, pêcheurs normands, anglais, guernesiais et bretons se disputent âprement zones et dates de pêche. Le BREXIT va amplifier les querelles… sans l’arbitrage des autorités européennes.

Les Anglais résidant en Normandie se posent beaucoup de questions. Certains songent même à demander la nationalité française. Que pensent de leur côté les nombreux Normands travaillant au Royaume-Uni ? Allons-nous connaître un rapatriement précipité de nos compatriotes dont les conditions de travail et de séjour à Londres seraient à ce point modifiées qu’il n’y aurait de salut que dans un retour au pays ?

Le BREXIT va aussi impacter les conditions du trafic maritime, notamment au plan douanier. L’État a-t-il prévu une augmentation du nombre de douaniers dans nos ports ? La question se pose aussi des aires de stationnement des poids lourds dans nos ports puisqu’ils devront se soumettre à de longs temps d’inspection par la douane… Y aura-t-il une grosse diminution du trtafic transmanche ?

Le Président de la Normandie, Hervé Morin, est allé, avec une équipe de personnalités directement concernées, à Londres pour discuter avec différentes autorités britanniques. Gageons que, d’ici mars 2019, les contacts vont aller s’amplifiant.

Ne jamais oublier que l’Angleterre… c’est en face et que, de toute manière, la Normandie restera un partenaire incontournable de la Grande Île, le câble d’interconnexion évoqué plus haut en est une illustration, de même que le contrat obtenu par l’entreprise havraise Gardet et de Bézenac pour la déconstruction des bacs de la Tamise sur le site des anciens chantiers des A.C.H.

Les Îles normandes de la Manche (bailliages de Jersey et Guernesey) sont, elles aussi, aux premières loges du problème du BREXIT… bien qu’elles soient moins impactées puisque n’ayant jamais fait partie de l’Union Européenne : peut-être que leur expérience en la matière pourrait être d’un grand secours et, comme la Normandie continentale vient de nouer des contacts plus étroits avec cette Normandie insulaire, il y a fort à penser que des opportunités peuvent s’offrir entre cousins normands.

À noter au passage que l’Île de Sercq risque de se retrouver privée d’électricité, la compagnie guernesiaise qui la desservait jusqu’à maintenant lui faisant faux bond… Ne serait-ce pas le moment de passer un câble entre le Cotentin et cette petite île ?

 

LA NORMANDIE, RÉGION MARITIME…

 

Restons dans le domaine des activités liées à la mer omniprésente chez nous.

Nous évoquions la déconstruction des navires au Havre… Signalons la construction (et la déconstruction) des sous-marins à Cherbourg… Deux articles, apparemment contradictoires, les 24 et 29 novembre, dans Ouest-France : dans l’un, on déplore les retards survenus dans la construction des sous-marins Barracudas, dans l’autre, on exalte la « construction des sous-marins du futur ». En fait, les deux articles viennent se compléter : la haute technologie demande des temps d’adaptation. C’est ce qui fait la valeur de nos constructions navales…

Finalement la saison des coquilles Saint-Jacques s’annonce particulièrement fructueuse (+ de 63 000 tonnes en 2018 contre 48 000 tonnes en 2017).

On se lance, d’autre part, dans l’élevage des coques aux Vaches Noires (Côte du Calvados)

 

LA NORMANDIE, RÉGION AGRICOLE ET D’ÉLEVAGE, RÉGION AGRO-INDUSTRIELLE ET AGRO-ALIMENTAIRE

 

  • La France veut relancer la filière bois : la Normandie est concernée.
  • Betteraviers et industriels du sucre sont inquiets : les quotas de production et le commerce mondial du sucre bouleversent l’économie du secteur : la Normandie est concernée.
  • L’expansion du frelon asiatique va nécessiter une véritable mobilisation si l’on veut sauver le rucher français : la Normandie est concernée.
  • Le développement de la production bio se poursuit : notamment dans l’Eure pour les céréales.
  • L’excellence normande en matière équine se confirme : l’École vétérinaire de Maisons – Alfort délocalise sa branche équine à Goustranville, près de Dozulé, qui devient un véritable campus équin. La Région y investit 35 millions d’euros et un G.I.E., « Normandie Équine Vallée », regroupant la Région et le département du Calvados, vient de se constituer.
  • À noter – tradition oblige – que la Foire aux Poulains percherons s’est une nouvelle fois tenue au Mêle sur Sarthe. 125 spécimens ont été vendus : l’intérêt pour ce cheval de trait ne se dément pas.
  • La Région encore participe au Salon du Cheval. Cette occasion, elle dévoilera un documentaire « Rêves de gloire », tourné à l’École des Courses de Graignes dans la Manche.
  • Un Franco-Norvégien, Bertil Smorgrav, installé en Normandie, se passionne pour les races locales et régionales. La Région y consacre aussi son attention.
  • Bientôt un nouveau vin normand : Terre de Rollon, à Hodeng – Hodenger, dans le Pays de Bray… Émulation avec « Les Arpents du Soleil » des coteaux d’Argences !
  • L’entreprise familiale Soufflet – installée en bord de Seine en aval de Rouen – devient le N° 1 mondial du malt.
  • La coopérative normande Agrial / Eurial vient de racheter le N° 1 allemand de la fabrication du fromage de chèvre.
  • On redécouvre – l’avait-on vraiment oublié ? - l’importance de l’arbre et des haies en Pays de Bocage (cf. Ouest-France, 24 novembre) et l’on cherche à sauver le Marais d’Auvers très perturbé par la sécheresse de ce dernier été. Comme le fait remarquer le Président du Parc naturel des Boucles de la Seine normande, M. Girod, « Les zones humides sont une assurance-vie de l’humanité ».
  • La Région vient d’apporter 1,8 million d’euros pour le Parc Naturel Régional du Perche et confirme son partenariat avec les quatre Parcs Naturels Régionaux de Normandie : les trois autres contrats vont être signés avec les autres Parcs en décembre.
  • La Région, toujours, alloue une somme de 389 152 euros pour défendre l’A.O.C. « Véritable camembert de Normandie ».
  • Le monde agricole – en Normandie comme ailleurs – se divise à propos des nitrates utilisés en agriculture : la F.N.S.E.A. souhaite leurs diminutions progressives, les autres syndicats agricoles voudraient un changement plus radical des pratiques… Le problème et, surtout, sa résolution, deviennent urgents. On constate à l’Agence de l’Eau Seine Normandie le mauvais état d’une majorité de rivières et de fleuves côtiers en Normandie… dû, en partie, à la présence de nitrates.

 

 

LA NORMANDIE SE RÉVEILLE AU PLAN ÉCONOMIQUE

 

 

  • En reconnaissant l’existence de dix « territoires d’industrie » disséminés à travers la Normandie, le Gouvernement reconnaît la vocation industrielle normande. Et ce n’est pas de la mono-industrie, mais, au contraire, un panel très large de spécialités, avec des fleurons enviables. Sous l’égide de la Région, un label régional, « I am Normand pour les entreprises » incite à la fierté normande des acteurs de l’économie. Non seulement, nous avons les savoir-faire, mais encore le désir de faire – savoir.
  • En fêtant ses 30 ans, le très utile Guide Eco-Normandie – réalisé par une équipe de journalistes de Paris- Normandie – permet à tout observateur de connaître le monde économique normand et son évolution, en ayant maintenant une vraie vision globale de l’économie normande depuis que la Région est réunifiée.
  • À Rouen s’installe une Agence de la Banque des Territoires, émanation de la Caisse des Dépôts et Consignations. À quand la création de « Rouen, place bancaire » ?
  • La Normandie est la région de France où la croissance du nombre des propriétaires est la plus nette : en 20 ans, on est passé de 335 000 à 850 000 propriétaires. Comment interpréter ce phénomène ? L’immobilier est-il un refuge ou une sorte d’épargne de précaution pour les Normands en même temps qu’une timidité à investir dans l’activité économique ? Ou bien le manque de logements intermédiaires incite-t-il les locataires à investir, dès qu’ils le peuvent, dans la construction de maisons individuelles ?
  • La presse havraise s’est réjouie d’apprendre que Le Havre s’est hissée au 14erang des villes de France parmi les plus attractives. Quid de Rouen ? de Caen ?

 

LA GÉOGRAPHIE ADMINISTRATIVE DE LA NORMANDIE SE MODIFIE

 

La Normandie est certainement l’une des régions en France où l’on a relevé le plus de fusions de communes et de communautés de communes. Cependant, certains de ces rapprochements se sont révélés inadéquats : d’où, à quelques mois des prochaines élections municipales, des modifications affectent des communes nouvelles ou le périmètre de certaines communautés de communes. Cela ne se fait pas toujours dans l’harmonie… Quelques exemples :

  • Le Coudray – Rabut qui avait fusionné il y a peu avec Pont – L’Évêque regimbe maintenant.
  • Caumont et La Bouille ont « défusionné ».
  • 14 communes quittent la C.D.C. de Roumois – Nord. Certaines se rapprochent de Pont-Audemer.
  • 4 communes de l’ensemble Honfleur / Beuzeville rejoignent la C.D.C. du Lieuvin – Pays d’Auge.

Ces atermoiements, pour gênants qu’ils soient, sont normaux et montrent combien est vif l’attachement aux communautés villageoises traditionnelles. Le problème – car c’en est un -, c’est que le citoyen a bien du mal à s’y reconnaître et à comprendre les tenants et aboutissants d’une réforme administrative pourtant nécessaire.

 

Terminons – comme promis – cette chronique de la vie normande de ce mois de novembre par l’évocation d’une belle manifestation : les 45e Olympiades des métiers qui se sont déroulées à Caen à la fin du mois.

Manifestation grandiose avec une ampleur qui en montre le succès : plus de 7 000 jeunes, venus de toute la France (avec même 36 étrangers) ont concouru. Parmi eux, 60 Normands, formant une équipe enthousiaste, « boostés » par la Région qui s’est fortement impliquée dans l’organisation de cette fête de l’excellence dans des métiers manuels, lesquels demandent, non seulement des talents d’artistes, mais aussi un investissement intellectuel de premier ordre dans la connaissance intime des métiers. Quel cruel démenti pour les « têtes d’œuf » de l’enseignement qui ont toujours daubé sur les filières professionnelles…

Sur le plan de la logistique, il a fallu préparer 24 000 repas pour les 1 200 personnes accréditées du 29 novembre au 1er décembre. Des dizaines de milliers de personnes sont venues pour encourager les concurrents/ La presse locale a bien couvert cette rencontre (moins du côté de la presse nationale qui avait d’autres préoccupations). Les jeunes Normands ont recueilli 36 médailles, dont 7 en or, 7 en argent, 5 en bronze et 13 médailles d’excellence. Nous reviendrons sur ce palmarès dans notre livraison de décembre.

Il y en avait un qui était aux anges : c’est David Margueritte, le vice-président du Conseil régional de Normandie, qui a fait sienne la cause de l’apprentissage.

C’est sur cette note d’optimisme que nous terminons cette chronique mensuelle.

 

Le 5 décembre 2018

Guillaume LENOIR


P.S. : L’équipe de l’O.D.I.N. souhaite à tous les lecteurs du Courrier mensuel de bonnes fêtes de fin d’année.

Le dernier Courrier de l’année 2018, concernant les Actualités normandes du mois de décembre, paraîtra le 5 janvier 2019 et sera expédié, comme cette fois, par internet, à tous les lecteurs du site de TVNormanChannel… que nous remercions de son hospitalité. Une centaine de textes imprimés sont en outre expédiés par la poste.

Enfin, Guillaume LENOIR répond à tous les courriers qu’il reçoit, notamment à tous nos correspondants qui demandent des précisions ou veulent connaître les références des articles de presse qui nous permettent de faire les allusions sur les faits que nous évoquons. C’est pourquoi nous vous transmettons notre adresse postale 


OFFICE DE DOCUMENTATION ET D’INFORMATION DE NORMANDIE
87, rue de la République
76940 La Mailleraye sur Seine
Commune nouvelle d’ARELAUNE EN SEINE


La Rédaction